CANCER DU SEIN :

COMMENT L’ACTIVITÉ PHYSIQUE FREINE LE DÉVELOPPEMENT DES TUMEURS

 

Une nouvelle étude danoise, publiée dans Cancer research, réaffirme les bienfaits du sport pour les femmes qui ont survécu à un cancer du sein, en mettant en évidence cette fois le mécanisme biologique protecteur qui se produit lors de l’activité physique.

Des chercheurs danois du Copenhagen University Hospital se sont intéressés au processus biologique enclenché par l’activité sportive pratiquée par des femmes en cours de traitement par chimiothérapie après la chirurgie d’un cancer du sein, dans le cadre d’un programme sportif de 6 semaines.

Après deux heures d’activité physique modérée à intense, les chercheurs ont observé une augmentation dans le sang d’un certain nombre de facteurs biologiques, donnant la capacité au plasma sanguin de réduire la survie des cellules du sein cancéreuses in vitro, appelées MCF-7 et MDA-MB-231.

En effet, lorsque les chercheurs ont injecté à des souris le plasma sanguin recueilli après les séances sportives, ils se sont aperçus que le liquide empêchait significativement les cellules MCF-7 de former des tumeurs. 45% des souris recevant les cellules exposées au sérum obtenu après les séances d’exercice physique ont développé des tumeurs cancéreuses, contre 90% des rongeurs ayant reçu des cellules cancéreuses obtenues au repos.

L’augmentation des niveaux d’adrénaline dans le sérum sanguin après le sport est à l’origine de l’activation d’une voie de signalisation qui régule le développement des cellules dans le corps et qui agit comme suppresseur des tumeurs.

Des travaux, publiés dans «Breast Cancer Research and Treatment» en juillet 2017, préconisaient aux femmes qui ont survécu à un cancer du sein de pratiquer une activité physique régulière pour lutter contre la fatigue et les défaillances cognitives, deux symptômes rencontrés fréquemment après la maladie.

En avril 2017, la Society for Integrative Oncology (SIO) a publié, quant à elle, de nouvelles recommandations sur les bénéfices de thérapies psychocorporelles à suivre, dont la méditation et le yoga, pendant et après le traitement du cancer du sein, basés sur des essais cliniques qui ont évalué 80 pratiques alternatives.

 

Quelles sont les thérapies psychocorporelles les plus efficaces ?

sport et cancer

 

En parallèle de leur traitement médical, de nombreuses femmes atteintes d’un cancer du sein se tournent vers les médecines alternatives pour soulager leurs symptômes. Une analyse de plusieurs chercheurs montre que le yoga et la méditation obtiennent les notes les plus élevées pour améliorer la qualité de vie.

Hormonothérapie, chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie… les traitements contre le cancer sont multiples en raison des nombreuses variétés de cancers, du stade de la maladie et en fonction des personnes. Mais qu’en est-il des médecines alternatives, qui intéressent certains patients pour une utilisation simultanée à la médecine conventionnelle?

Comme le précise l’Institut national du cancer (Inca) « ces médecines peuvent soulager, mais ne peuvent en aucun cas remplacer les traitements habituels du cancer. » Homéopathie, plantes, vitamines, acupuncture, massages, ostéopathie… Les patients en attendent souvent un soutien pour leur permettre de mieux supporter les traitements.

A l’occasion de la mise à jour des directives cliniques de la Society for Integrative Oncology, des chercheurs de l’École de santé publique Mailman de l’Université de Columbia et d’autres institutions aux États-Unis et au Canada, ont analysé les traitements intégratifs (combiner traitements médicaux et thérapies complémentaires) les plus efficaces et sûrs pour les patientes atteintes d’un cancer du sein.

Pour mener leur étude, publiée dans A Cancer Journal for Clinicians, ils ont évalué plus de 80 thérapies différentes et développé un classement, sur lequel la Society for Integrative Oncology s’est appuyée pour formuler ses recommandations. Les résultats montrent que le yoga et la médiation sont les thérapies qui sont le plus souvent évoquées pour leurs bienfaits.

Utiles contre l’anxiété, le stress et la dépression

Ainsi, la musicothérapie et la méditation s’avèrent utiles en ce qui concerne la gestion du stress, et le yoga peut quant à lui aider à diminuer l’anxiété et le stress. Ces mêmes thérapies ainsi que la relaxation et les massages sont recommandés pour la dépression et les troubles de l’humeur. La méditation et le yoga peuvent également aider à améliorer la qualité de vie, quand l’acupression et l’acupuncture sont à privilégier pour réduire les nausées et vomissements.

En revanche, les suppléments diététiques ou les produits naturels issus de plantes ne sont pas recommandés pour aider à surmonter les effets secondaires des traitements en raison « d’un manque de preuves solide ». « Des études montrent que jusqu’à 80% des personnes atteintes d’antécédents de cancer utilisent une ou plusieurs thérapies complémentaires mais jusqu’à récemment, les preuves en faveur de l’utilisation de ces thérapies étaient imitées », a déclaré le Heather Greenlee, professeur adjointe à l’École de santé publique Mailman de l’Université de Columbia.

« Notre objectif est de fournir aux cliniciens et aux patients des informations et des outils pratiques pour prendre des décisions éclairées quant à savoir si et comment utiliser une thérapie spécifique pour une application clinique spécifique pendant et après le traitement du cancer du sein« , poursuit-elle. Selon les notes attribuées par lettre, la méditation est donc la thérapie qui a reçu la preuve la plus forte de son utilisation: elle est recommandée pour réduire l’anxiété, traiter les symptômes de la dépression et améliorer la qualité de vie.

Une « partie intégrante des soins »

La musicothérapie, le yoga et le massage ont reçu la note « B » pour les mêmes symptômes. Le yoga a également reçu la note « B » pour améliorer la qualité de vie et cette pratique a aussi bénéficié d’un « C » en ce qui concerne la fatigue, ainsi que l’hypnose. L’acupression et l’acupuncture ont quant à elles reçu un « B » pour réduire la nausée et les vomissements induits par la chimiothérapie, mais doivent être utilisées en compléments des médicaments ayant cette indication.

« Le recours au yoga, à la méditation, aux techniques de relaxation et à la musicothérapie passive pour répondre aux problèmes communs de santé chez les patients atteints de cancer du sein est étayée par des preuves élevées, ajoute Debu Tripathy, président du centre médical MD Anderson au Texas et auteur de l’étude. Étant donné l’indication des bénéfices couplé à un niveau de risque relativement faible, ces traitements peuvent être proposés comme une partie intégrante des soins, surtout lorsque les symptômes ne sont pas bien contrôlés ».

Les chercheurs affirment néanmoins que les patients doivent être prudents quant à l’utilisation de thérapies qui ont reçu la note C ou D. En France, l’Inca confirme que des méthodes dites psychocorporelles « agissent sur l’anxiété et le stress. Elles diminuent la sensation de douleur et apportent un bien-être physique et psychique ». Ainsi, la relaxation apporte un bien-être psychique, une sensation de tranquillité et de calme.

« Vous pouvez apprendre à vous relaxer en suivant des cours de yoga, de méditation ou de training autogène, une méthode qui consiste à se concentrer mentalement sur une phrase ou un événement positifs », recommande l’institut. Ce dernier précise également que dans le cadre du traitement de la douleur, l’hypnose peut aider à moins la ressentir. Cette technique nécessite cependant l’intervention d’un professionnel (médecin, psychiatre ou psychologue).

https://www.youtube.com/watch?v=aAbYuZKkTEg&sns=em

Au « Relais Rose » , tous les moyens seront déployés pour vous offrir nombre de ces soins de support pour vous aider à mieux traverser cette épreuve.

Dr Salima Bouziane

Présidente ASBL Octobre Rose

OUVERTURE EN JANVIER 2018

Rue de Pont , 34. 7500 Tournai